Revue de presse

La presse ne manque pas d'imagination pour décrire les pressions pour une candidature unique. Exemple avec "Le Figaro" :

Par Jean-Baptiste Garat

Le nouveau président du mouvement, qui revendique 30 000 militants, sera présenté début septembre.

Turbulente jeunesse. C'est au forceps que les jeunes de l'UMP sont parvenus à constituer une liste présentée comme majoritaire au lendemain du dépôt officiel des candidatures à la présidence du mouvement.

Au final, trois candidats se présentent donc à la succession de Fabien De Sans Nicolas, frappé par la limite d'âge. Louis-Alexandre Osinski, militant de la fédération du Nord, et Guillaume Delarue, issu du courant La Droite libre de Rachid Kaci, se soumettront les 22, 23 et 24 août aux suffrages des militants. Mais leurs candidatures risquent de paraître symboliques devant celle de Benjamin Lancar, président du mouvement UMP Grandes Écoles. Sa liste pourrait recueillir plus de 80 % des voix selon plusieurs militants des Jeunes Populaires.

Tout du moins sur le papier car le ralliement in extremis d'Aurore Bergé et de Matthieu Guillemin à sa candidature n'a pas l'heur de plaire à tout le monde. Mardi encore, les deux principaux intéressés ont tardé à officialiser l'accord, alors même que plusieurs communications issues de leurs troupes en dénonçaient la validité.

«Heureux et soulagé»

«Nous n'avons pas retiré notre liste», expliquait dans l'après-midi la jeune responsable départementale des Yvelines à l'AFP. Dans la soirée, cependant, Aurore Bergé officialisait la fusion : «J'ai reçu des garanties nouvelles sur les fonctions que mes colistiers et moi joueront à l'avenir dans l'organisation des Jeunes Pop, explique-t-elle. Nous nous présenterons unis pour que les universités d'été de l'UMP, début septembre, soient un succès.» Entre-temps, les aînés de l'UMP, et même de l'Élysée, ont été appelés à la rescousse pour rappeler tout le monde à la raison et ont multiplié les coups de fil. Pas toujours sur le même ton. «Un ministre m'a convaincu qu'il fallait parfois temporiser», explique un jeune. «On m'a tout simplement dit : “Si tu ne retires pas ta candidature, je te détruis”», explique un autre.

«Tout cela nous donne encore plus envie de taper», explique Patrick Gaillard, un proche de Guillaume Delarue, qui espère réunir tous ceux qui ne se reconnaissent pas dans la liste de Benjamin Lancar. Ce dernier, en tout cas, se dit «très heureux et soulagé» depuis l'accord. «C'est l'été et on ne s'attache qu'aux questions de personnes, relativise-t-il. À la rentrée, tout le monde sera au travail et cela sera plus simple. »

Voir l'article sur lefigaro.fr

Dans un article du Parisien, Louis-Alexandre Osinski a pu s'exprimer suite au soutien affiché des dirigeants de notre parti, l'UMP, à un candidat, n'hésitant pas à écraser d'autres candidatures.

Par Jérôme Lefilliâtre

Les Jeunes Populaires sont en ébullition. Les militants de moins de 30 ans de l’UMP, qui éliront leur nouveau président les 22, 23 et 24 août, auront à départager trois prétendants : Benjamin Lancar, soutenu par les dirigeants de l’UMP, Guillaume Delarue et Louis-Alexandre Osinski. La précampagne s’est achevée lundi soir avec le dépôt des candidatures, dans un climat alourdi par les négociations de dernière minute.

Les jeunes adhérents ne digèrent pas les « pressions » qui ont conduit leurs favoris, Matthieu Guillemin et Aurore Bergé, à se retirer in extremis pour laisser le champ libre au candidat « officiel », Benjamin Lancar. « Ce qui nous choque, c’est l’intervention des caciques du parti », déplore Tristan Maupoil, de la fédération de l’Aisne. Sur le site Facebook, le jeune militant a lancé mercredi un groupe criant au « hold-up électoral », qui rassemble déjà plus de 160 membres. On peut y lire des messages scandalisés : « Je suis écoeuré par ce qui s’est passé » ; « il n’y a jamais eu de démocratie au sein de l’UMP et il n’y en aura certainement jamais », etc.

Le dégoût est partagé par les deux candidats rescapés. Guillaume Delarue, 23 ans, dénonce la « bolchevisation du parti », tandis que Louis-Alexandre Osinski, 18 ans, s’indigne d’un « déni de démocratie ». Au-delà des différences (minimes) de programme, la personne de Benjamin Lancar cristallise les passions. « Avec lui, on s’éloigne des milieux populaires qui ont voté pour Sarkozy, c’est l’UMP des notables et des professions libérales », commente Delarue. « Il n’est connu que des Parisiens, pas des militants de terrain », renchérit Osinski. Issu de l’UMP Grandes Ecoles, lui-même étudiant à HEC, Benjamin Lancar, 23 ans, réfute ces critiques. « J’ai fait 65 déplacements dans les fédérations et j’ai été candidat aux municipales à Paris. Je tire ma légitimité du militantisme. »

Un tremplin politique très convoité

Il faut dire que la fonction de président des Jeunes Pop a de quoi aiguiser l’appétit de ces apprentis de la politique. Avec 30 000 adhérents dans plus d’une centaine de fédérations, le président (élu pour un mandat de deux ans renouvelable une fois) est à la tête d’une des structures les plus imposantes du parti.
Et d’un éventuel tremplin précieux en vue d’une future carrière politique. L’actuel président, Fabien De Sans Nicolas, 31 ans, a réussi à faire son trou. Candidat malheureux aux municipales en mars à Grenoble (Isère), ce sarkozyste de la première heure va rejoindre l’équipe dirigeante de l’UMP dès la fin de son mandat. Et rêve de conquérir la mairie de Grenoble en 2014.

La fonction offrait jusqu’alors une situation avantageuse à l’heureux élu : près de 2 500 € par mois. Pour couper court à toute polémique, l’UMP, où l’on refuse de confirmer le chiffre, indique que le prochain chef des jeunes ne percevra plus aucune indemnité. Une décision acceptée par Benjamin Lancar : d’après son entourage, le favori des élections « s’engage à ne pas être rémunéré pendant son mandat ». De quoi, peut-être, calmer les militants en colère...

Voir l'article sur leparisien.fr